Le Plan Santé au Travail 3 (2016-2020) et la qualité de vie au travail

Début décembre 2015, le Conseil d’Orientation des Conditions de Travail (COCT) a adopté le troisième Plan Santé au Travail (PST) qui constituera la feuille de route du gouvernement en matière de santé au travail pour la période de 2016 à 2020.

Ce Conseil d’Orientation des Conditions de Travail (COCT), dont le rôle est prévu à l’art. L. 4641-1 du code du travail, est composé de représentants des ministères, des syndicats patronaux et de salariés et d’experts. Son positionnement est notable car il participe à l’élaboration des orientations stratégiques des politiques publiques nationales. Il contribue également à la définition de la position française sur les questions stratégiques au niveau européen et international. Il est consulté sur les projets de textes législatifs et réglementaires concernant cette matière et il participe à la coordination des acteurs intervenant dans ces domaines.  L’orientation choisie pour ce 3ème plan est donc instructive.

Ce nouveau plan ne s’en tient plus à une vision exclusivement réparatrice. Au contraire, il marque désormais un infléchissement majeur en faveur d’une politique de prévention qui anticipe les risques professionnels et garantit également la bonne santé des salariés en prenant aussi pleinement en compte la qualité de vie au travail. Les pratiques managériales de la santé au travail et plus généralement des ressources humaines retiennent donc désormais toute l’attention.

Si l’on regarde plus attentivement ce plan, il est plus exactement structuré autour de trois axes :

donner la priorité à la prévention primaire (pour prévenir l’usure professionnelle et la pénibilité, agir sur des risques professionnels prioritaires et prévenir les chutes (de hauteur et de plain-pied) et les risques  routiers professionnels sans oublier les risques psychosociaux, en particulier le burnout) et développer la culture de prévention (les CHSCT mais également l’enseignement supérieur et la formation continue étant bien entendu mobilisés).

améliorer la qualité de vie au travail, celle-ci étant comprise comme étant un levier de santé et de maintien en emploi des travailleurs (notamment pour ceux atteints de maladies chroniques évolutives telles  le cancer, la sclérose en plaques, les hépatites virales B et C, etc.). L’amélioration de la qualité de vie au travail est également vue comme un levier de performance économique et sociale de l’entreprise, ce qui explique la valorisation souhaitée des pratiques du développement d’un management de qualité, la désinsertion professionnelle étant perçue comme un nouveau risque. La prévention des maladies cardio-vasculaires en lien avec l’activité professionnelle ou celle des risques multifactoriels dus par exemple aux pratiques addictives en milieu professionnel retiennent également l’attention de la COCT.

– et renforcer le dialogue social et les ressources de la politique de prévention en structurant un système d’acteurs, notamment en direction des TPE-PME. A cet effet, l’implication du système d’inspection du travail est par exemple renforcée et la montée en compétence des instances représentatives du personnel recommandée.

En clair, à rebours d’une vision centrée sur la réparation et donc d’un travail avant tout potentiellement pathogène, ce nouveau plan remet le travail au centre des préoccupations et la culture de prévention au cœur de toutes les actions. Autrement dit, la santé n’est plus exclusivement abordée au travers du prisme de la pathologie, mais selon une approche privilégiant la promotion de la qualité de vie au travail, levier de conciliation du bien-être au travail et de la performance de l’entreprise. Les pratiques managériales sont donc  au cœur de ces choix fondamentaux.

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7 commentaires sur “Le Plan Santé au Travail 3 (2016-2020) et la qualité de vie au travail

  1. […] Pour conclure, réfléchir à ces nouveaux espaces de travail nous permet de prendre un peu de hauteur sur les questions de qualité de vie au travail qui nous préoccupent tant. Cela nous permet également de prendre du recul sur nos modes de collaboration et de management de nos ressources humaines. Pour autant n’oublions pas que limiter nos réflexions sur la qualité de vie au travail à ces questions d’espaces physiques serait nier la dimension managériale des questions de santé au travail… Il y a tant à faire comme en témoigne le 3ème Plan Santé au Travail! […]

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